Comment changer le système financier ?
Yoland Bresson (YB), Co-fondateur puis Président de l’AIRE, décédé en août 2014 après une vie entière de militantisme consacrée au Revenu d’Existence, se réfère à la théorie de Jean Morier-Genoud
Le Revenu de Base (RB) serait distribué en Devise Nationale uniquement valable sur le territoire national pour des échanges « classiques » : loyer, alimentation, communications, énergies, services de proximité, « micro-crédits » (inférieurs à <12mois), etc. Cette notion de bi-monétarisme existe déjà en Suisse c’est le WIR, en Bavière (le chiemgauer). En France, de nombreuses expériences existent dans le cadre des SEL ; à Toulouse, la « violette » a été mise en place ; à Nantes, l’ancien Maire et premier ministre ait décidé de lancer cette monnaie locale , le Nanto, en 2013. En définitive c’est le « SoNantes » qui a vu le jour en Avril 2015.
Ces monnaies nationales auraient chacune la parité totale dans la zone € :
1 Euro = 1 (Franc, Lire, Drachme, Mark, Escudo, Peseta, Couronne, Schilling, Florin, etc)
Les monnaies hors zone Euro € (Livre, Dollard, Yen, Dinard, Yuan, etc) conserveront leur taux de change avec l’Euro sauf si on obtient un jour une monnaie commune mondiale.
Voici l’analogie de ces monnaies avec les circulations du sang et du liquide lymphatique.
- La monnaie locale (en France : le franc) serait l’équivalent des cinq litres de sang qui circulent dans le cœur à raison de 8 000 litre/jour. Grace à lui, tous les organes du corps peuvent fonctionner, se nourrir. C’est l’énergie ! Il nourrit toutes les cellules, il se charge et se décharge, il échange.
- La monnaie commune (l’euro), elle, serait l’équivalent du liquide lymphatique qui ne représente qu’un volume de 2 litres. Il circule environ une fois par jour mais il assure la stabilité, la protection, l’immunité…
C’est une véritable innovation pour le financement du Revenu de Base sur laquelle il faut absolument que nous réfléchissions. YB propose que l’Euro passe du statut de « Monnaie unique » à celui (temporaire) de « Monnaie commune » pour revenir à terme à la monnaie unique.
Avec cette monnaie « nationale ou locale », on ne peut pas se procurer d’actif (immobilier, actions de sociétés…) elle n’est prévue que pour le « courant ». A l’inverse des SEL, tous ces échanges produisent, font prospérer le PIB, et génèrent par ces échanges des taxes et des impôts… Cette monnaie associé au RB permet de vivre sur un territoire en toute dignité. Ce sont les multiples échanges (selon la loi de l’offre et de la demande) qui vont « produire » ou préserver du patrimoine tout en générant des impôts et taxes pour consolider la solidarité nationale.
La monnaie commune (€), elle, assure la stabilité. Elle gère :
- les échanges nationaux pour les transactions importantes sur les « actifs »
- les flux internationaux pour les échanges commerciaux.
- le tourisme.
Ce sont ces flux qui pourraient générer des taxes sur les transactions financières.
Les salaires (hors service de proximité) se règlent en Euro, les crédits (>12 mois) sont émis et remboursés en euros.
Le RB distribué dans chaque pays correspond aux besoins évalués en Euro et/ou en monnaie locale. Par exemple : 850 Drachmes en Grêce, 1000 Francs en France et en Belgique, 1100 Marks en Allemagne, 1100 Shilling en Autriche, 900 pesetas en Espagne, 500 Sloty en Pologne, 600 Couronnes en Tchéquie… C’est à chaque pays de déterminer le montant du RB en fonction des critères locaux : mode de vie, patrimoine, localisation géographique.
Adaptation du système bancaire :
On peut alors distinguer – immédiatement et naturellement – deux types de banques : les Banques de Dépôts (BD) et les Banques d’Affaires et Assurances (BAA) privées ou d’Etat
Par exemple pour la France : les BD (Banques de Dépôt) vont percevoir tous les revenus : Revenu de Base (en franc) ainsi que l’ensemble des revenus du travail et du capital : salaire (€ et/ou Frs), retraite (€), intérêts (€), dividendes (€), loyers (€ et/ou Frs),…. C’est à ce niveau que seront prélever les taxes et impôts (à la source de la banque). La monétique prendra progressivement le pas pour supprimer à terme l’argent liquide. Dans un premier temps, seules les transactions inférieures à 50€ (ou Frs) seront autorisées en liquide. Ceci pour limiter et si possible éradiquer la fraude fiscale et le travail au noir et redonner un véritable sens à la fiscalité : solidarité, « Fraternité ». Ces banques doivent être sous le contrôle de l’Etat. Elles assureront la gestion des flux en prenant en compte la double monnaie :
- Perception des impôts sur tous les revenus
- Perception de la TVA selon les catégories d’échanges
- Gestion des micro-crédits
- Gestion de la monétique et des moyens de paiements (cartes, tél. mobiles, internet).
- Gestion d’une comptabilité analytique (anonyme) établie pour un contrôle transparent des échanges pour positionner des indicateurs (Cf Ebauche projet – dernières pages)
Les BAA (Banques d’Affaires et d’Assurance) gèreront l’épargne, les crédits Long Terme, les assurances diverses, les caisses de retraites complémentaires, les actions et obligations, les actifs de l’Etat (voir « réforme humaniste du droit de propriété« ), etc. Elles assurent les échanges de flux importants internes et externes, garantissent l’épargne et sont créateurs de monnaie par le crédit. Tous ces flux financiers seront gérés uniquement en devise commune. La gestion des flux se fera dans les monnaies « communes » : Euro, Dollar, Yen, Yuan, etc… C’est sur ces transactions que seront prélevées les Taxes (%Tobbin, écologique, sociales,…) qui alimenteront les caisses de l’Etat.
Cette mesure monétaire associée au RB résout la dette et les déficits publics. En effet, la dépense publique diminue car il n’y a plus de services (une trentaine) pour distribuer des allocations conditionnées. Les cotisations et charges sociales diminuent. Le coût du travail est moindre pour les entreprises. La compétitivité augmente, l’activité est relancée et le PIB (réel) augmente. Le RB qui doit être à terme un % du PIB augmentera lui aussi pour arriver à un équilibre entre les différents pays partenaires… C’est à ce moment que l’on pourra rétablir une monnaie unique. Cette transition est souple et pourrait être très rapide. C’est un problème de volonté politique.
Pour plus de détails sur l’utilisation des monnaies du bi-monétarisme : lisez cet article. Il précise qu’avec ce système, cette monnaie nationale est « volatile » de par sa circulation et que le budget du RB sera ainsi naturellement remboursé par les taxes et impôts générés.
Concernant la création de la monnaie, je vous recommande chaudement ce livre de Gérard FOUCHER : « Les secrets de la monnaie »
Pingback: SEL – Système d’Echange Local ( ou Libre) – Dominique DORE – accorderie | Le Petit Livre Vert : Ecologie Sociale et Revenu d'Existence