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Travailler pourquoi ?
Deux extrémités
Option 1, travailler c’est pour gagner de l’argent, le travail c’est pour gagner de l’argent.
Car j’ai besoin d’argent pour vivre.
C’est-à-dire je travaille pour mériter une plus grosse part dans la distribution du gâteau collectif.
Ou option 2, travailler c’est pour produire des richesses, le travail c’est pour enrichir ma collectivité.
Car plus le gâteau à se partager grossit plus chacun peut être riche.
C’est-à-dire je travaille pour augmenter le gâteau collectif à se partager.
Le problème depuis longtemps est que ces deux options sont opposées, contradictoires, antinomiques, car l’argent de l’option1 se mérite en détruisant nos richesses de l’option2.
Plus clairement, nos emplois de pompiers sont rendus nécessaires par nos politiques pyromanes qui par la croissance de nos destructions créent la croissance de l’activité et de l’argent.
Représentatif de toute entreprise dans tout secteur d’activité, je demandais à un cadre dirigeant s’il était vrai que la stratégie de son entreprise incluait de conseiller le client pour diminuer ses besoins par moins de problèmes à la source, en l’occurrence promouvoir quelques lois simples pour diviser par deux les volumes des déchets dont l’entreprise facturait la collecte et le traitement. Il m’a répondu comme si ma
question était vraiment trop bête « mais pourquoi voudrais-tu qu’il fasse ça ?! ».
Travailler à diminuer les problèmes me procure moins d’argent et diminue ma part du gâteau collectif, me procure moins de pouvoirs d’achat donc moins de pouvoirs tout court, moins de pouvoirs sociaux pour acheter, acheter mes gens, mes services et mes serviteurs.
Travailler à augmenter les problèmes augmente mes emplois des pompiers donc mon pouvoir de moi qui facture ces pompiers, car j’y récolte ainsi l’argent pour financer la croissance des politiques pyromanes en soutenant les élus politiques dont les politiques incendiaires augmentent mon activité et ma facturation.
Ce magnifique cercle créatif est prolifique en variété de « crises » qui toutes augmentent la domination de nos multinationales et capitaux financiers sur leurs nouveaux serfs élus politiques et électeurs pompiers.
Travailler pour gagner de l’argent est le triste aveuglement de nos égoïsmes à court terme.
Nous pompiers n’avons aucun problème existentiel à travailler ainsi pour mériter notre part du gâteau, car puisque par notre travail nous éteignons des incendies nous sommes évidemment utiles à la collectivité.
Pourtant, loin d’augmenter nos richesses, nous fabriquons la croissance des incendies en voulant nos emplois d’extincteurs professionnels dont la facturation par nos employeurs finance le travail politique et médiatique amont d’augmenter nos activités par les destructions pour leur puissance.
A cause de l’excès de puissance actuel de l’argent sur nos mass medias, travailler pour enrichir la collectivité est aujourd’hui l’inverse de travailler pour mériter sa part du gâteau.
Eteindre davantage de feux pour davantage d’argent par davantage de destructions et problèmes est l’inverse d’éteindre les feux de la soif d’argent en cultivant la croissance du gratuit par moins de dégats.
Accepter l’objectif de gagner de l’argent pour mériter sa part du gâteau collectif fait travailler efficacement à tout détruire, et cultiver l’objectif travailler à augmenter les richesses de sa collectivité se fait en diminuant les pouvoirs de l’argent par la croissance du gratuit.
L’évidence qu’enrichir une collectivité se fait bien davantage par moins d’incendies qu’avec davantage de pompiers est devenue inimaginable, un objectif inatteignable qui ne mobilise personne, car trop lointain,
inaccessible, bref pas motivant.
Tout casser pour travailler davantage à vivre de plus en plus mal, ça se voit dans des activités utiles.
Travailler à moins détruire pour vivre mieux avec moins de travail, ça ne paie pas, ça ne vaut rien.
Clin d’œil d’espoir, tout retraité n’a plus aucun besoin de davantage d’incendies, il ne perd aucun argent à enfin travailler à les diminuer.
Mais ce n’est pas si simple. Même privé de toute motivation financière, alors qu’il est libre de travailler à ce qu’il veut comme il veut, alors que ses besoins d’argent sont réglés chaque mois dans une retraite sans condition de sous mission, avec l’inertie de ses quarante ans de pompier professionnel, le pompier retraité aime sa fierté de son ancien métier de pompier et n’aime pas travailler à éviter des incendies dont la croissance « le dépasse ».
Plus simplement, par habitude d’orienter son travail vers des résultats à court terme pour « répondre à des besoins » avec un objectif rapidement atteignable, « concret », où il « voit le résultat », il ne peut plus travailler à autre chose qu’à éteindre des incendies.
quelques lignes en prime, sur la deuxième main invisible de l’économie libérale
La main invisible du marché n’est qu’une des deux mains de l’économie libérale, la moitié visible affichée et communiquée dans ses publicités, là où elle facture ses productions éphémères visibles et attractives.
Mais l’économie libérale déploie aussi sa deuxième main invisible des coûts externalisés, en ne payant pas les coûts de sa destruction durable de richesses jusqu’ici gratuites (eau, air, sol, espèces, mers, fleuves, paix civile, paix sociale, terres cultivables, nappes phréatiques). Elle détruit tout, tout y passe même le climat !
Toute entreprise dans tout secteur d’activité aime externaliser les coûts de ses destructions pour augmenter ses profits immédiats.
En plus elle crée ainsi les nouveaux marchés durables de mauvais ersatz éphémères (traitement de l’eau, traitement des déchets, engrais pour les sols, armées et polices pour les populations, …) qui sont facturés pour nourrir la croissance de l’argent et du pouvoir de l’oligarchie financière.
Cette main invisible des coûts externalisés crée le résultat durable d’appauvrir et asservir les populations, les fait travailler durablement de plus en plus pour disposer de moins en moins de richesses.
C’est cette main invisible des coûts externalisés qui détruit systématiquement l’ancien gratuit pour appauvrir et asservir les populations, pour vivre plus mal afin de monétariser davantage.