Choix d’une « Région pilote » pour la Mise en œuvre du Revenu de Base et de la RTT à 4 jours.
Pourquoi choisir la Corse ?
Je maintiens, malgré toutes les objections qui m’ont été faites, que la Corse est la région « pilote » la mieux adaptée pour tester notre projet car si les Corses sont fiers, ils le seront d’autant plus qu’ils pourront prouver qu’à l’inverse des idées reçues, ils sont tournés vers l’avenir, décidés et capables d’entreprendre comme tout un chacun à condition d’en avoir les moyens.
Préambule (in extenso) d’un ouvrage dédié aux Corses: « Astérix en Corse ».
ARGUMENTAIRE : Voici donc les raisons subjectives et objectives qui me font défendre ce choix de la Corse comme « Région Pilote ».
1 – Tout d’abord pour des raisons personnelles (subjectives ?).
J’étais étudiant à Nice et représentant de l’UNEF à la Faculté des Sciences. J’étais résident à la Cité Universitaire Montebello qui hébergeait à l’époque 40 % de Corses car la faculté de Corte n’existait pas encore. Le reste de la population de cette cité U était constituée d’Antillais, de quelques étrangers francophones asiatiques ou africains, de de quelques « pistonnés » du « continent » avec ou sans le sou.
Contre toute attente c’est la liste d’union « UNEF – Corses » qui emporta les élections du Comité des Résidents contre une liste supportée par la FNEF (plutôt de droite). C’était inimaginable à l’époque car « on » situait les Corses plutôt à droite sur l’échiquier politique. Cette union aurait pu s’assimiler à celle du mariage de la Carpe et du Lapin… Mais ce fut l’inverse et elle fut plutôt constructive. C’est ainsi que j’ai appris à mieux connaître ce peuple et à en apprécier toutes les facettes. Dans la même année, un voyage d’étude (flore et faune) m’a fait découvrir cette merveilleuse région. Depuis, j’y ai passé 80 % de mes vacances et ce, dans un vrai climat d’hospitalité, de liberté et de solidarité. La majorité de nos séjours l’a été à la Calanca, dans un « camping particulier » face à Propriano abritant sous les oliviers des « amis » venant des Régions du « continent » et accueillis sur cette île par de véritables « sages ».
2 – Pour son histoire aussi.
N’oublions pas que la Constitution Corse de Pasquale Paoli de 1755 fit de la Corse la première république démocratique moderne d’Europe inspirant celle des USA…
3 – De par sa situation géographique.
La Corse est une île, ce qui permet de mesurer beaucoup plus facilement que sur le continent tous les flux de personnes, de biens et de services et monétaires… Il est en effet indispensable dans un projet « pilote » d’évaluer précisément les conséquences économiques et budgétaires. Dans ce cas, le dispositif à mettre en place est minime car « le Corse » (comme chacun le sait) a de grandes qualités dans le secteur douanier…
Nota : ce contrôle de flux ne contredit en rien les principes européens de la libre circulation des personnes et des biens qui reste « libre » mais contrôlée et quantifiée dans les ports et les aéroports.
Cette île a aussi l’avantage d’être proche du continent (moins de 10h par bateau lent, 4h par NGV et 1h en avion). C’est une Région à part entière avec deux Départements.
4 – Elle possède des atouts énergétiques majeurs.
L’ensoleillement de la Corse, ses vents pratiquement permanents, son réseau hydraulique et la possible géothermie doivent permettre une indépendance énergétique de l’île. Ce sera un objectif « secondaire » du projet : la Troisième Révolution Industrielle (TRI). Lorsque l’on croise le Cap Corse, les éoliennes sont déjà visibles, il faudra développer ces secteurs de production d’énergies propres , renouvelables avec la possibilité de pouvoir la stocker en particulier pour alimenter des moteurs non polluants, des centrales « relais » et des usines. Le stockage peut se faire en développant de petites unités décentralisées pour stocker l’hydrogène et l’oxygène à partir de petites unités de production autonomes d’électricité générée par des éoliennes, , des panneaux solaires, des stations géothermiques… des moulins à eau (hydroliens).
Les barrages hydroélectriques doivent être « proscrits » pour des motifs écologiques (vallées inondées) et les risques majeurs de rupture comme cela pourrait se passer en Dordogne si « Bort les Orgues » ou « Marèges » venaient à céder. Pour mémoire c’était le même architecte à Malpasset (400 morts à Fréjus) qui a construit Marèges… Il est curieux qu’on ne retrouve pas le nom des architectes de « Bort » ou de « Vajont » en Italie (2 000 morts). La rumeur dit que c’est le même (André Coyne). Il faut leur préférer de petites centrales décentralisées situées le long des cours d’eau.
5 – Ses atouts touristiques sont évidents.
Comme chacun le sait, les Corses sont violents et têtus. Ils n’ont pas laissé leur paysage se dégrader par le béton comme cela l’a été sur la Côte d’Azur ou ailleurs (Costa Brava, Costa del Sol, Baléares, Sardaigne…). Peut-être l’ont ils fait avec violence, mais le résultat est là. La Corse est donc relativement bien préservée. L’Île de Beauté n’a pas volé son nom. Ce potentiel permet de développer un tourisme populaire comme un tourisme « haut de gamme » car ce que l’« on » recherche avant tout c’est le côté « sauvage » et naturel devenu très rare sur notre territoire.
Les infrastructures en terme d’hôtels, de campings et de restauration existent et peuvent encore se développer sans dégradation pour les paysages et le littoral. Les activités sont nombreuses et variées, qu’elles soient sportives (nautiques, randonnées en montagne, tennis, golf, pétanque…) ou culturelles (sites préhistoriques, panoramiques, musées, chants, sans parler des « tournées » d’été des artistes en mal de soleil … ). La saison touristique en Corse fait plus de 6 mois mais elle peut encore évoluer… La Corse est belle sous la neige ou quand verdit la prairie printanière.
Le système de taxation proposée permettra de valoriser ces différents types de tourisme.
6 – Elle a un potentiel industriel « propre » à développer. (TRI)
Développer les industries liées aux nouvelles technologies et en particulier au développement et à la fabrication de petites unités de fabrication et de stockage pour alimenter des moteurs à hydrogène et/ou à air comprimé .
L’objectif secondaire est de diminuer considérablement la consommation d’énergie fossile et de devenir autonome en terme énergétique non polluante. Cette région pourrait être un exemple de sortie non seulement du « nucléaire » mais aussi du « carboné » (projet secondaire). Elle doit profiter des recherches effectuées dans la motorisation non polluante, ceci pour les deux roues, les voitures, les camions, les trains, les matériels agricoles et, bien sûr aussi les bateaux. La construction de ferries alimentés par l’éolien, le solaire et la motorisation par air comprimé ou par hydrogène peut être un challenge industriel.
7 – Un potentiel culturel et linguistique à diffuser.
Les Corses revendiquent à juste titre leur identité culturelle. Il ne doit pas y avoir de limite dans la diffusion de la langue Corse. La Culture, la poésie et les chants corses doivent être préservés et développés. La langue corse doit être enseignée dans toutes les écoles. C’est un patrimoine immatériel au même titre que la gastronomie.
8 – Un potentiel pour une autonomie agricole vivrière biologique.
La corse a un climat privilégié pour la culture des vignes, des agrumes, de l’agriculture vivrière sans compter les récoltes traditionnelles des châtaignes et du miel… Toutes cette agriculture doit tendre vers le biologique. L’encadrement fiscal doit favoriser ce mode de production.
9 – Un élevage « sauvage » de qualité
Tout le monde connaît et reconnaît la qualité de la viande corse, de sa charcuterie et de ses fromages. Cette tradition doit se poursuivre et se développer avec comme objectif un élevage traditionnel et biologique. Le Revenu de Base dans le monde agricole évitera ainsi les subventions souvent illogiques au profit d’un élevage approprié à la consommation locale et touristique.
10 – Une pêche locale non productive.
La pêche doit rester traditionnelle et artisanale pour éviter de rompre l’écosystème maritime. Les produits de la mer doivent rester chers car rares…
11 – Politique et géopolitique
Depuis le temps que la Corse revendique une certaine autonomie, c’est un excellent moyen de démontrer que cette région a tous les atouts pour obtenir une autosuffisance énergétique, vivrière et industrielle.
Le fait d’être « pilote » dans le projet lui donnera aussi le Droit de tester les nouvelles lois qui sont recommandées dans le cadre de la mise en place du RE et de la RTT à 4J.
Le Code du Travail doit être simplifié à l’extrême.
Le Code pénal aussi dans le cadre de la légalisation et de la médicalisation de toutes les drogues. Il s’en suivra naturellement une réduction notoire des procédures policières, juridiques et d’incarcération comme cela a été vérifié par l’expérience portugaise.
Le « contentieux » de la Corse doit être un atout.
Les Corses ont utilisé le terrorisme pour défendre leur territoire en faisant sauter les constructions littorales. Sous prétexte d’indépendance, ce « combat » a dégénéré et les indépendantistes ont parfois basculé dans le délit, le racket et le crime crapuleux ou politique. La mise en place d’un Revenu de Base devrait fortement limiter ce mouvement indépendantiste qui serait un frein au développement « propre » de l’Île.
C’est parce que ce peuple est connu pour sa possession d’armes qu’il permettra de « tester » la mise en place du désarmement (volontaire) des populations.
Il reste néanmoins de véritables obstacles objectifs.
La santé. Une « lacune » importante de la Corse concerne la santé. Si cette Région est « pilote », elle doit l’être aussi dans ce domaine. Toutes les spécialités doivent y être pratiquées dans les 2 hôpitaux (CHU) avec des personnels compétents. Des maisons de santé décentralisées (type suédois) doivent être crées pour sécuriser les populations locales et touristiques. Ce sera un excellent « pilote » pour une mise en place de la la santé en milieu rural. Ce sera un autre projet secondaire : indépendance médicale et chirurgicale .
L’éducation Nationale. La ruralité pose des problèmes d’implantation des écoles. Avec les nouvelles technologies, il faudra réinventer des moyens de diffusion des savoirs pour ne pas mettre en oeuvre une pléthore d’effectif qui irait à l’encontre du résultat attendu.